Du point de vue neurologique, le “temps perçu” s'accumule quand s'accumulent les souvenirs, et les souvenirs ne s'accumulent pas de façon régulière. En effet on constate que lorsqu'on a 4 ans, la dernière année de notre vie correspond à un quart de notre vie vécue, puis lorsqu'on a 80 ans un même quart de vie correspond cette fois-ci à 20 ans vécus, ce qui implique si la mémoire n'est pas infinie, que plus nous avançons dans le temps et moins nous pouvons stocker de nouveaux souvenirs.

• L'oublie nous aide à faire de la place, mais on ne peut pas tout oublier car toute notre personnalité et donc tout notre être est construit par ces souvenirs, tout oublier reviendrait à perdre notre identité, et donc notre être : ça ne se peut pas, à moins de perdre l'être. Donc la seule façon réelle d'oublier, c'est de mourir.

La baisse d'attention que l'on porte tout au long de notre vie aux nouveaux instants engendre la dilatation du temps perçu : quand on vieillit, le temps perçu s'allonge si bien que la densité de souvenir par unité de temps réel diminue, c'est ce qui nous fait généralement dire que “le temps s'accélère” mais ce n'est pas le temps lui-même qui s'accélère, c'est la perception que nous avons de lui qui diminue, qui se dilue.

Mesurer à quelle vitesse passe le temps perçu pour un animal, c'est donc mesurer à quelle vitesse instantanée cet animal stock des souvenirs, et s'il ne stocke pas de souvenir alors pour cet organisme, le temps ne passe pas.