On peut répondre de plusieurs façons.

Tout d'abord, “sauver la planète” au sens géologique impliquerait que la structure même de la planète serait en danger. Ce n'est pas le cas. L'écrivain René Barjavel dans “La Nuit des Temps” fait référence à une catastrophe si ancienne et si puissante que l'axe de la planète s'en retrouve changé. Mais il s'agit bien de littérature, en réalité rien ne peut changer l'axe de rotation d'une planète, à part une collision avec une autre planète. Et si ça devait arriver nous ne pourrions rien faire.

Ensuite, si “sauver la planète” veut dire “sauver la vie”, on peut remarquer que la vie ayant réussi pendant des milliards d'années, quoi qu'on fasse, la vie continuera. Elle sera changée, mais elle continuera. Les insectes en particulier sauront résister, les plantes aussi.

Enfin, si “sauver la planète” veut dire “empêcher la disparition de la vie qu'on voit”, on peut remarquer que la vie elle-même est le changement, et que rien ne peut arrêter ce processus. De nouvelles espèces se créent tous les jours, d'autres disparaissent dans le même temps. Il y a quelques dizaines de millions d'années il n'y avait pas de girafes, de baleines, pas d'antilopes et pas d'humains, et dans quelques dizaines de millions d'années il n'y aura plus de girafes, de baleines, d'antilopes ni d'humains. Il y aura autre chose.

La façon la plus réaliste de prendre la phrase “sauver la planète”, au sens des 15000 scientifiques qui tirent la sonnette d'alarme dans leur lettre ouverte, c'est “sauver notre petit cul d'humain”, c'est à dire “sauver notre chaîne alimentaire”. Et ça, ce n'est pas gagné. C'est là dessus que l'on peut et que l'on doit agir. Quand nous détruisons quoi que ce soit de vivant, nous réduisons notre chance de continuer en tant qu'espèce dominante. Car tout ce que l'on voit est dans notre chaîne alimentaire, tout. Quand les humains auront compris ça, le changement sera inévitable.