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Si j’étais élu prochain président de la France, la première chose que je ferais, serait de mettre fin à la cinquième république et d’instaurer une démocratie nouvelle, qui se chargerait en premier de réécrire (démocratiquement) la constitution.
Mais ça ne serait pas une démocratie type Grèce antique dans laquelle chaque citoyen possède un droit de vote équivalent aux autres avec comme seul objectif d’être majoritaire, non, car ce type de système de vote “plat” mène à une société indécise et oscillante, dans laquelle la manipulation devient petit à petit le mode de gouvernance privilégié.
En effet, quand la minorité instruite et ayant dépensé un effort conséquent à se décider sur un sujet donné coûte un immense effort à faire changer d’avis, à l’inverse, la majorité des autres citoyens n’ayant pas dépensé ce niveau d’effort ils sont facilement manipulables au moyen d’arguments populistes, simplistes et caricaturaux. Et il existe une flopée de techniques de manipulation qui font encore des ravages dans les esprits contemporains[1], voilà pourquoi un tel arrangement démocratique mène inévitablement à une société experte en manipulation des masses non-instruites et non-décidées sur les questions de gouvernance, et où les bonnes décisions ne peuvent pas êtres prises.
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L’oscillation provient quant à elle de l’objectif de majorité, qui est une erreur. Dans un vote dipolaire (oui/non, candidat A/candidat B, etc) tout d’abord, il est maladroit de placer un seuil identique à la hausse et à la baisse (au vote “pour” ou “contre”, “A” ou “B”), si on faisait ça avec un réfrigérateur par exemple on obtiendrait des cycles de plus en plus court et rapides produisant une usure prématurée puis une destruction inévitable de l’appareil, idem sur une bouilloire ou un radiateur.
On réalité ce qu’on fait c’est que dans le thermostat l’objectif de chauffe est par exemple de 95°C, puis quand la consigne est atteinte, le nouvel objectif de retour à la chauffe est descendu à par exemple 85°C, ainsi on maintient effectivement la température autour de la valeur voulue de 90°C tout en s’appuyant sur l’inertie thermique du monde physique pour éviter le raccourcissement des cycles vers 0.
En terme de vote (pensez référendum au “Brexit”, à la “constitution européenne” en France, etc) ça donnerait ceci : si au moins 66% des votes étaient “pour”, alors on considérerait le référendum acquis, puis si nouveau référendum devait être organisé sur ce même sujet (ou un vote en continu), pour le renverser il faudrait dorénavant au moins 66% de votre “contre” (on pourrait aussi considérer une autre valeur, par exemple 75%, 70%, 60%, 55%, … en fonction du coût d’impact sur le futur). Ainsi on obtiendrait une société stable, dans lequel les bascules seraient rares et indiscutables, sans contestation.
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Et dans un votre multipolaire, on voit bien que l’objectif de majorité n’est jamais démocratique : quand 33,4% des votants pour A emportent une majorité contre 33,3% pour B et 33,3% pour C, alors on obtient que seulement 1/3 de la population est satisfaite du résultat du vote alors que 2/3 de la population ne l’est pas, donc on peut difficilement argumenter en faveur d’un tel système lorsqu’on constate qu’il est décorrélé de toute paix sociale.
Le problème qui apparaît ici est classique de ce mode de scrutin, appelé à “scrutin majoritaire” (ou “uninominal majoritaire à un tour