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L'âme est une idée qui a été utilisée par les Grecs anciens pour qualifier tout le vivant.
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Dans cette idée extrêmement simple, l'inerte est la propriété principale du monde minéral quand on l'observe, par opposition au “mouvement” qui est la propriété principale du monde vivant quand on l'observe.
Dans la culture de cette époque, le monde physique était divisé en 4 grands principes, qui étaient : la terre (le minéral), l'eau, l'air, et le feu. Et “vivant” n'était pas une propriété du monde physique, “vivant” était vu comme une “qualité” accordée par Dieu à certaines formes du monde physique : les insectes, les animaux et les Hommes.
L'âme n'est donc que cela : le principe d'être formé de matière puis d'être animé. De nos jours on parlerait plus volontiers d’être vivant, plutôt que d’âme. Mais parce que cette séparation entre matière et mouvement a été apporté par cette façon de penser, cela a entraîné de nouvelles questions autour de la notion d'âme : peut-elle exister sans matière pour la supporter ? Certainement que oui, dit certaines versions du Bouddhisme : c'est la réincarnation. Certainement que oui, dit le Christianisme : c'est la vie éternelle. Certainement que oui, dit le Coran : par l'immortalité.
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Mais de nos jours, peut-on concevoir un mouvement qui ne soit pas porté par de la matière ? Il semble que non. On aurait donc plutôt tendance à penser que la matière est tout ce qui existe, et que si existe un principe de vie, il doit être de nature “émergeant”. C'est à dire qu'il n'apparaît pas comme la somme de ses parties, mais plutôt il est un tout qui ne se voit qu'à une certaine échelle :
Le concept d'âme disparaît donc, il n'existe pas du tout en science, car il n'explique rien et ne permet de faire aucune prévision.
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Mais contrairement à notre intuition, la matière n’est pas tout ce qui existe. On appelle “particule élémentaire” tout ce qui constitue les atomes et leurs interactions, comme si les constituants de la matière étaient eux-mêmes faits de matière, ce qui n’aurait pas de sens. En effet, si les constituants de la matière étaient faits eux-mêmes de matière, ils ne seraient pas élémentaires.
On sait d’ailleurs que ces “élémentaires” ne sont pas de nature corpusculaire mais ondulatoire, et qu’ils n’ont pas de position, de vitesse, ni de direction. On sait que c’est uniquement lors de la mesure que certaines de ces propriétés peuvent êtres déterminées, mais que ces mesures n’ont pas de validité en dehors d’elles-mêmes, donc elles n’ont pas une valeur d’absolue. Et on sait que ces élémentaires se superposent, alors qu’on voit bien que dans le monde physique, la matière ne se superpose pas.
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Donc si on veut qualifier de “réel” uniquement ce qui est absolu (comme “1+1=2”), alors on doit exclure les mesures faites à l’échelle quantique, et on doit cesser d’appeler “particule élémentaires” ces entités. “une onde + une onde = une onde différente”, et non pas deux ondes. C’est ainsi.
Le monde réel ressemble en réalité plutôt à ceci :
Monde dans lequel les notions de vitesse, de position, et de façon plus générale les notions de propriétés, sont relatives et abstraites. Tout vibre.
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C’est donc assez amusant de constater qu’on qualifie “d’animé” le vivant, alors même qu’à l’échelle subatomique, rien n’est non-animé et que rien n’y est immobile. Quand un objet ne se déplace pas dans l’espace, il se déplace en réalité dans le temps, et réciproquement.
Il n’y a au final qu’une seule chose qui soit vraie : c’est la fabrique du monde, qui est immobile, et elle vibre.
Notes de bas de page