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C'est une bonne question : la science et la spiritualité semblent au premier abord être opposées, mais c'est l'intellect qui fait cette analyse-là, c'est à dire qu'il faut user de logique et de connaissances pour arriver à cette supposition.
On peut déjà commencer par noter que si la science fait une analyse sur elle-même, elle est juge et partie donc de ce point de vue, elle se disqualifie en tant que point de vue objectif.
De même qu'on ne peut pas décrire la logique avec la logique elle-même (pour décrire la logique on utilise un méta-langage, mais qui peut décrire le méta-langage lui-même, et dans quel langage l'écrire ? Monsieur Phi[1]en a déjà très bien parlé)
Par ailleurs on peut observer que la science, en étant la discipline de l'acquisition du savoir, se doit d'être tournée vers le passé ; toute connaissance étant toujours localisée là, car on ne “connait” pas le futur, par définition.
Or aucune spiritualité ne prône une acquisition du savoir par déduction logique, évidemment ! Aucune spiritualité ne concerne la science, aucune science ne parle de spiritualité, science et spiritualité sont donc des domaines hermétiques entre eux : l'un ne peut alimenter l'autre.
Mais qu'est-ce que la spiritualité ? À l'opposé d'une religion où tout est codifié, ritualisé, “une spiritualité” n'est pas “la spiritualité”, cette dernière n'existant pas.
Personnellement je dirais qu'une spiritualité est une expérience personnelle de l'être. Si la science est l'exploration de la fabrique du monde physique, une spiritualité est une pratique personnelle exploratoire de l'être (de la conscience, de la vie, de l'âme, etc. Mettez ici le mot que vous préférez)
Une spiritualité est donc toujours une vision extrêmement dogmatique du monde, puisque basée sur une expérience entièrement personnelle. On le voit très bien sur la chaîne Spirit Science[2], par exemple.
Pour répondre de façon plus pragmatique à la question, je dirais qu'il y a probablement assez peu de scientifiques qui “ont une pratique spirituelle”, mais dans une civilisation très technologique et scientifique où ces dernières ont largement fait leurs preuves, tout ceci me semble parfaitement justifié.
On peut citer en France un chercheur CNRS qui se pose ce type de question : Philippe Guillemant[3]. Mais on ne peut pas dire qu'il ait beaucoup d'impact dans la communauté scientifique.
Notes de bas de page
