Il faut se souvenir de la définition du décibel.

10 décibels correspondent à un rapport sans unité entre 2 grandeurs, tel que 10 décibels correspondent au rapport “fois 10”. Ce rapport pourrait également se noter “1 bel” mais cette notation n'est jamais utilisée. Enfin, parce que c'est un rapport dans lequel une unité correspond à “fois 10”, l'échelle obtenue est appelée “logarithmique de base 10″, où chaque franchissement de “1” sur l’échelle effectue un “fois 10” pour la grandeur considérée.

Donc 1100 dB correspond au rapport “fois 10” mais écrit 110 fois, c'est à dire à 10^110. Et au lieu de la base 10 si en parle en base “milliard”, il faut dépasser puissance 12 : 100 milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de fois … Mais tous ces milliards de fois quoi ?

Et bien, comme l’échelle considérée ne s’occupe que de rapports, alors elle ne peut pas atteindre 0, elle ne peut que diviser et s’en rapprocher à l’infini mais sans jamais l’atteindre (tout comme Achille et la tortue[1]). En ce qui concerne les sons, il faut prendre arbitrairement une origine et on choisit pour le son un zéro décibel à 20 micropascals[2]. Pour rappel un pascal[3] est l’unité de pression du SI et s’exprime en newtons par m². 1100 dB donne donc 10^110×0,000020 = 10^105 N/m².

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L'idée derrière l'affirmation c'est que n'importe quelle toute petit valeur élevée à cette puissance immense deviendra une valeur tellement grande qu'elle ne pourra pas physiquement exister, et la façon naturelle de l'univers de traiter les impossibilités, c'est de les transformer en “trou noir”, c'est à dire de les rejeter “hors de l'univers”.

Un trou noir n'est pas dans l'univers, un trou noir est un bord de l'univers, si par univers on qualifie la totalité de ce qui existe (pour nous). Or un trou noir échappe à la causalité (avec nous), donc un trou noir ne pouvant pas exister “causalement”, il ne peut donc pas exister du tout.

• Un peu comme pour une "fourmis horizontale" (un insecte théorique qui ne peut se déplacer qu'horizontalement dans le plan) qui considère les propriétés du sol pour elle : près d'une butte une telle fourmis sentirait une force de répulsion, près d'un creux elle sentirait une force d'attraction, et enfin que sentirait-elle près d'une falaise (verticale) ? Elle sentirait une force infinie qui l'emmène vers un autre univers décorélé du sien. En cela la falaise serait pour elle un bord d'univers, tout comme un trou noir constitue pour nous un bord du nôtre (et cela n'implique pas qu'il n'y ait rien "de l'autre côté", bien au contraire…).

Mais revenons à l'affirmation. L'affirmation propose que s'il était possible de créer un son de 1100 dB, alors ça créerait un trou noir. Ce n'est pas faux. Mais du coup, une autre façon de le voir, c'est : parce qu'un “son” de 1100 dB correspond à un trou noir, alors un tel “son” ne peut pas exister.

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On a vraiment peu d'intuition de comment fonctionne une échelle logarithmique. Entre 0 et 190 décibels on a :

Et une explosion volcanique gigantesque comme celle du Krakatoa correspond environ à 200 dB :

https://youtu.be/X9GHkW8h8DY