Dive into my collection of in-depth articles, research papers, and long-form content. Each publication represents hours of research, thought, and careful crafting.
La question de l'appartenance ne peut être définie que du point de vue de l'organisme conscient qui émet la question, et à propos d'objets matériels qui lui sont extérieurs.
Car on ne possède pas son corps, on “est” son corps, ou plus exactement “on est le corps”.
Or si la question porte sur “la vie”, ce phénomène n'est pas extérieur à l'organisme vivant qui se pose la question. Donc de ce point de vue, la question est infondée.
Une autre question infondée et utilisant la même construction est : “À qui appartient l'univers ?”
—
D'un autre point de vue, si la question porte sur la jouissance et non pas sur la possession au sens administratif, comme on possède la jouissance d'un terrain sur lequel on a établit résidence et c'est en ce sens-là qu'on dit qu'on le “possède”, alors la réponse est très différente.
Peut-on avoir “jouissance” de la vie ? On le fait déjà des plantes que l'on cultive, des animaux que l'on élève, et des animaux familiers. Mais peut-on vraiment englober plus large, la vie dans sa totalité ? C'est à dire est-ce qu'une partie de “la vie” (cad. une espèce donnée d'hominidés) pourrait techniquement prendre contrôle sur tout le reste de la vie ? Tout comme le cerveau semble avoir pris le contrôle du corps qu'il dirige à ses souhaits…
Il semble difficile de répondre à cette question par l'affirmative. D'un côté on pourrait dire que c'est le corps qui crée l'esprit et donc c'est le corps qui “dirige” et qui commande, de se faire diriger et de se faire commander par l'esprit, sa création. Ce point de vue enlève simplement à l'esprit toute immaterialité et l'ancre dans la chaire.
Mais l'esprit n'est qu'une partie du corps, et même si c'est lui qui commande le mouvement, le reste du corps est globalement entièrement automatique et son fonctionnement échappe en totalité au commandement du cerveau.
De ce point de vue et pour revenir à la question, on peut dire que le rôle sur Terre de l'humanité envers le reste de la vie pourrait être de même nature que celui des neurones envers le reste du corps. Mais il n'y a nulle possession dans cette observation. Aucun neurone ne possède le corps qu'il dirige, et aucun humain ne possède la vie. C'est le corps qui possède le neurone, et donc c'est la vie qui possède l'être humain.