Oui, évidemment on peut l'expliquer, et très simplement.

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En introduction, il faut commencer par dire que : nous voyons de l'espace et nous sentons du temps, mais apparemment ni l'un ni l'autre ne sont réels, car ni l'un ni l'autre n'est absolu.

Dans la relativité, ce qui est absolu c'est une sorte de vecteur espace-temps (pas exactement, mais bon peu importe, simplifions), et ce vecteur en tout point de l'espace dispose d'une composante supplémentaire que l'on peut assimiler, si on baisse le nombre de dimensions, à une courbure.

• (si on ne baisse pas le nombre de dimensions, on a envie de demander “où” l'espace-temps se courbe-t-il, dans quel lieu ? mais passons)

1/ Donc plaçons-nous à 2 dimensions et imaginons 2 villes séparées par une route toute droite de 100 km limitée à 100 km/h située dans une plaine totalement plate : on peut alors dire que la “distance espace-temps” est à la fois “100 km” et “1 h”, et on voit bien comment cette distance espace-temps ne peut pas être réduite ni à l'une ni à l'autre de ses parties, les 2 informations sont nécessaires.

2/ Ensuite supposons 2 autres villes séparées cette fois par une montagne abrupte. Si elles sont séparées par 100 km à vol d'oiseau, en voiture c'est très différent car le trajet fait maintenant 200 km et il faut par exemple 4 heures pour relier les 2 villes. Il y a donc 2 aspects : la montagne rallonge effectivement les distances, mais également les durées, car la pente force à rouler moins vite.

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Dans cette analogie où la voiture est la lumière, la pente de la route fait référence à la courbure de l'espace-temps : c'est elle qui rallonge les distances. Or une pente (usuellement indiquée en pourcent) est l'indication du nombre de mètres qu'il faut descendre ou monter quand on s'est déplacée horizontalement de 100 mètres (en langage Mathématiques, ça correspond à une tangente), ce qui veut dire qu’une pente de 100% correspond à une montagne à 45°.

La question qui suit est donc : quelle est la pente d'une montagne à 90° ? La réponse est : c'est une pente infinie. Et si on te dit que ta voiture doit rouler moins vite d'autant que la pente augmente, quelle est la vitesse possible dans une montagne à 90° ? Zéro. Autrement dit, on ne peut pas traverser une falaise, en voiture, d'aucune façon et en aucun temps. On ne passe juste pas.

Et bien, c'est ça qui se passe à l'horizon des évènements près d'un trou noir : l'horizon est le lieu où la courbure devient infinie, où le potentiel prend la forme d'une falaise (ou d'un puit), et d'où rien ne sort.

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Et comme un puit, on peut y entrer, mais c'est un trajet à sens unique d'où on ne revient pas. Sauf que contrairement à un puit, qui se remplit quand on verse dedans, un trou noir fait exactement l'inverse : il devient plus profond à chaque fois qu'on verse de la masse dedans. Et dans le trou noir donc au delà de l'horizon, nous ne savons absolument pas ce qu'il y a, nous ne savons même pas si cette question a du sens ou si elle n'en a aucun.