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Mais non, ça ne fonctionne pas comme ça, pas du tout. Et de plus, “la société” n'existe pas. Car comment la définir ?
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Mais ce qui existe, c'est un ensemble de groupe sociaux différents, qui participent à des “jeux” différents :
Dans un groupe formé autour du football par exemple, c'est ne pas bien jouer soi-même au football qui est mal vu, ou concernant les joueurs de niveau national ou mondial, ne pas savoir leurs dernières news ou ne pas supporter les matchs importants.
Dans un autre groupe de geeks par exemple, c'est ne pas connaître je ne sais quel film ou série ou bande dessinée pilier de cette culture-là qui est impardonnable, ou ne pas aller à je ne sais quel événement important. D'après le Big Bang Theory, il semble que ce soit Star Trek par exemple, et le Comic-Con.
Et puis il y a ceux qui font du tuning, ceux qui font du sport à outrance, ceux qui savent survivre en pleine nature, ceux qui claquent de l'argent et ceux qui en amassent, ceux qui sont entièrement tatoués, ceux qui adorent le risque, ceux qui aiment souffrir, ceux qui aiment le calme, le silence, la nature, et ceux qui vont dans le bruit et l'agitation, ceux qui écoutent de la musique et ceux en font, ceux du jazz, ceux de la techno, ceux qui dansent, ceux qui boivent, ceux qui rient. Il y a ceux qui sont dans la force, et ceux qui sont dans l'endurance. Ceux de la confrontation, et ceux de la coopération. Ceux de la domination, ceux de la libération. Ceux du “seul”, ceux du “tous ensemble”. Ceux du “mener”, ceux du “suivre”. … Et donc il y a ceux du “beau”, et ceux du “laid”. Mais aussi ceux du “propre”, et ceux du “sale". Etc.
La liste est sans fin. Et si dans les années 1970 il y avait environ 5–10 groupes sociaux différents pour choisir, 50 ans après donc vers 2020, il devrait y en avoir environ 500–1000 groupes possibles, je dirais.
Et il n'y a pas de “bon” ou de “mauvais” groupe social, un groupe n'est rien qu'un groupe, il n'existe que tant qu'on le veut bien et tant qu'on le fait exister. Et il n'a pas de réalité hors de son propre cercle de membres et de valeurs communes. Gainsbourg était par exemple un bon exemple de “laid” et “sale”, probablement aussi “ivre", mais ça ne l'a pas empêché d'être tant acclamé, bien au contraire.
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Ce qu'il faut donc, c'est le voir, et choisir librement un groupe qui nous corresponde. Il n'y a pas de fatalité. Ceux qui recherchent la beauté extérieur vont souvent vers le faux : faux cils, fausses lèvres, fausse couleur (parfois faux cheveux), faux seins (parfois fausses fesses), etc. Fausse photo. Faux profil sur les réseaux sociaux, ou fausse popularité. Faux train de vie, fausse classe sociale, fausse éducation. Parfois faux nom, faux amis, fausse adresse. Etc.
Et il y a ceux qui posent des questions, et ceux qui répondent. Puis à un certain moment il faut se rendre compte que, bien sûr, l'un n'existerait pas sans l'autre. Si donc un groupe valorise la beauté, c'est par rapport à un autre groupe qui ne la valorise pas.
C'est à dire que toujours, ce qui vous définit c'est ce que vous rejettez, ce que vous placez à l'extérieur. Tout comme une cellule biologique a une membrane qui sépare son intérieur du monde extérieur, et bien votre groupe social rejette quelque chose et c'est cette interdiction qui le crée (le groupe, mais aussi le jeu).
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En l'absence de règle il n'y a pas de jeu. En l'absence de membrane il n'y a pas de vie biologique. Et en l'absence de jeu il n'y a pas de groupe social.